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Rumi : brûler en parler Haut-Jurassien.

«Rumi, c’est une introspection, un retour aux sources.
C’est une ambivalence forte entre tradition et modernité.»

Mon travail m’amène régulièrement à me questionner sur la confrontation entre tradition et modernité. Il s’agit de deux notions diamétralement opposées défendues par des personnes qui le seraient tout autant. C’est là qu’intervient le rôle du designer produit : celui de pouvoir concilier ces deux mondes, de créer un liant pertinent en associant ces deux éléments. A l’image d’une époque où nous ressassons le passé tout en tentant de nous tourner vers l’avenir,
Rumi emprunte une conception traditionnelle dans son traitement tout en y intégrant une particularité technique issu de l’impression 3D.

Le corps principal de la pipe est fabriqué à partir d’un composé ayant pour base le polyamide. L’objet est imprimé couche par couche dans le bac de poudre. En complément, chaque couche est chauffée afin de solidifier le matériau. En résulte un possibilité de formalisation infini sans réelle contrainte d’outillage.
Rumi est donc constituée d’un corps rappelant les dissipateurs thermique industriels conférant ainsi à la pipe une spatialité et une ligne originale que l’on aurait du mal à fabriquer avec des processus traditionnels.
On vient ancrer dans ce corps le foyer en bruyère tournée par l’artisan. Le but étant de pouvoir retirer tout aussi facilement le corps afin de le remplacer si besoin, de le nettoyer plus aisément après utilisation et de faciliter son rangement. Il était important pour moi de laisser cette matière apparente, de ne pas l’engloutir complètement. Elle se devait d’être visible afin que l’on puisse admirer son veinage, toucher sa douceur. La technologie vient ici en complément et non en remplacement d’une tradition plusieurs fois centenaires.

A la fois rude et douce, organique et mécanique, Rumi est un objet spécial, une juste balance entre deux mondes que tout opposait…